Ce travail a été réalisé dans le CM1-CM2 d’Alexandra Noël, à Arbus en mai 2019. Chacune des interventions (émergence des RS, phase 1, phase 2 et évaluation) dure à peu près 1H30).
La SP et ses documents (Emergence des RS, phases 1 et 2, évaluation) : Mieux_Habiter.
Attention ! Une erreur s’est glissée dans nos références. la première photo présentée (celle de la maison serre)n’est pas originaire de Rennes mais des Pays-Bas. Merci à notre collègue. (https://guideperrier.ca/maison-serre-quebec-canada/).
» Habiter un écoquartier » n’est pas l’intitulé de cette leçon dans le programme. Il s’agit en fait de « mieux habiter ». ce qui nous invite à travailler le concept » Habiter ». car avant de se poser la question de savoir ce que peut être mieux habiter, il paraît indispensable de savoir ce que c’est « habiter » pour eux.
Après un travail sur les représentations des élèves, la situations-problème imaginée fonctionne sur le double mouvement suivant : dans un premier temps, en partant d’écoquartiers existant ou en projet, faire dégager les grands principes de ces quartiers, en n’oubliant pas d’interpeller les RS des élèves ; dans un second temps, faire le trajet inverse, c’est-à-dire demander aux élèves d’élaborer individuellement puis collectivement un plan d’écoquartier pour mesurer leur capacité à réinvestir les avancées précédentes.
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Les représentations des élèves
C’est donc la question que nous avons posée aux élèves de CM1 – CM2 d’Arbus avec la complicité d’Alexandra Noël. » Qu’est-ce que c’est, pour vous, habiter ? » Au bout de 5 minutes de réflexion individuelle, les élèves nous ont proposé les axes suivants :
- se loger (avec une grande importance accordée à leur maison ou à leur chambre qu’ils nous ont souvent présentée comme un refuge. Dans la phase individuelle, habiter se limiter à loger. Comme s’ils passaient toute leur vie à l’intérieur de leur maison. Ce n’est qu’avec la phase de socialisation que le logement a été perçu comme un lieu en interaction avec l’environnement ou avec d’autres espaces.
- se déplacer, surtout pour aller à l’école et faire les courses ;
- se nourrir (le jardin, les magasins…) Je vais acheter mais je ramène à la maison. Une discussion s’est engagée pour savoir d’où venaient l’eau, l’énergie etc qu’ils pouvaient consommer sans bouger de chez eux ;
- travailler, produire. Car, même si Arbus est une commune périurbaine de l’agglomération paloise, un village à l’aspect rural, les élèves se déplacent souvent hors de leur commune.
Après cette phase individuelle et collective grâce à laquelle nous avons pu nous faire une idée de ce qu’était habiter, nous leur avons demandé comment pouvaient-ils mieux habiter ? Comment comprenaient-ils la question ?
- la question des déplacements a été très importante : alors que se loger c’était rester calfeutré dans le cocon de sa maison, de son jardin ou de sa chambre, la mise en commun précédente a fait prendre conscience que résider n’était pas possible sans se déplacer. Et donc habiter c’est se déplacer et c’est donc polluer. Mieux habiter, c’est essayer de moins polluer, d’employer des moyens de déplacement plus vertueux.
- la question de l’énergie a été moins évidente dans cette phase. Oui, se loger c’est « prendre » de l’eau, du gaz et de l’électricité. C’est utiliser les ressources de la Terre. Le bois comme moyen de chauffage a été abordé par 2 ou 3 élèves.
- se loger c’est construire, bâtir. Certains élèves ont été sensibles à la transformation du paysage que cela provoquait.
2. Habiter un écoquartier
Phase 1 : la charte des écoquartiers
Après cette longue phase de travail sur les RS des élèves, nous leur avons proposé 5 photographies d’écoquartiers. Chacune de ces photographies illustre un des aspects de la charte des écoquartiers quant au respect de l’environnement :
- La construction sur des zones naturelles ou agricoles est évitée ;
- Un maximum de logements sont situés à moins de 500 mètres des transports en commun ;
- Une part de l’électricité est issue de sources d’énergie renouvelable ;
- De nombreuses surfaces sont végétalisées ;
- Pour mieux gérer les ordures, un maximum de logements sont situés à moins de 200 mètres d’un
point d’apport volontaire des déchets.
Après un court travail individuel, les élèves avaient pour mission d’identifier les différents efforts qui étaient faits pour « mieux habiter ». On peut dire que les 5 points de la charte ont été abordés par les élèves. Le premier avait été abordé au cours de la phase initiale et il n’a pas été repris spontanément par les élèves car les photographies montraient des écoquartiers achevés.
Phase 2 : Inventer et dessiner son propre écoquartier
Cette phase n’a pas posé de problèmes particuliers quant au contenu. Mais comme nous tenons, avant le travail de groupe, à ce que chaque élève ait une proposition personnelle, l’élaboration collective de chaque écoquartier a été l’objet de compromis délicats et douloureux. La compétence « coopérer, mutualiser » a été plus que toute autre travaillée.
Nous avons constamment rappelé aux élèves que leurs problèmes d’ego devait être tranché par les critères de la charte des écoquartiers.
Concernant l’habitat, il est difficile de faire apparaître grand chose dans un plan, aussi se sont-ils contentés de signaler la présence de panneaux solaires. Deus types d’habitat apparaissent : les maisons individuelles identiques ou presque ou les barres d’immeuble. Les jardins et potagers collectifs leur ont beaucoup plu. Ils figurent dans chacune de leurs propositions. Le moyen de transport collectif privilégié est le tramway. On peut penser que l’actualité paloise y est pour quelque chose. Il faut dire que le mot leur a beaucoup plu !
3. Evaluation
Comme indiqué sur les documents téléchargeables en haut de page, elle portait en réalité sur deux aspects :
- mesurer l’évolution de leur conception de ce que c’est « habiter » et « mieux habiter »;
- savoir si les 5 piliers qui fondent les écoquartiers était maîtrisé.
Il serait trop long de faire ici une étude précise des évolutions de chacun. Nous ne rapporterons que les propos d’Emma :
Mieux habiter c’est : économiser l’énergie et les ressources ; réduire les déplacements ; un beau cadre de vie ; moins de pollution.
Et pour Emma les 5 piliers d’un écoquartier sont : pour les habitations, des panneaux solaires ; pour les déplacements, vélo, transport en commun et à pied ; pour les déchets, réduire la quantité de déchets, composter et recycler ; des végétaux pour améliorer le cadre de vie ; eau : récupérer l’eau de pluie.
Des productions d’élèves